Situé à 5 minutes à pied de la Gare de Bordeaux-Saint-Jean, le Théâtre national de Bordeaux en Aquitaine (TnBA) est l’un des 38 Centres Dramatiques Nationaux (CDN) répartis sur le territoire français. En tant que CDN, son activité ne se limite ainsi pas seulement à la programmation d’œuvres théâtrales. Le théâtre a aussi pour mission la création et la production d’œuvres, l’accueil d’artistes en résidence et, de façon plus générale, l’éducation artistique, la promotion et la diffusion des arts dramatiques auprès du public le plus large. Pour mener à bien ces différentes missions, le TnBA est subventionné par plusieurs institutions régionales et nationales telles que le Ministère de la Culture, la ville de Bordeaux ou encore la région Nouvelle-Aquitaine.
Le lieu et son histoire
Créé en 1986, le TnBA est depuis 2014 sous la direction de la metteuse en scène Catherine Marnas, dont le mandat est fixé à 10 ans.
Il existe plusieurs théâtres dans la métropole bordelaise mais de part son statut de CDN, son emplacement géographique et la qualité de sa programmation, le TnBA est celui qui enregistre la fréquentation la plus haute.
Le lieu est composé de 2 salles de 700 et 400 places, d’un studio de création de 120 places et d’un lieu de restauration : le Tn’BAR.
Depuis 2007 est également rattachée au TnBA une école supérieure de théâtre, l’ESTBA, formant sur 3 ans aux métiers de comédien et metteur en scène. Sa spécificité est que l’école n’accueille qu’une seule promotion à la fois et les recrutements n’ont donc lieu que tous les trois ans.
Le TnBA à l’heure des restrictions sanitaires
En plus de la direction (une directrice et une administratrice générale), l’organigramme du TnBA est composé de trois services principaux. Les missions du théâtre étant résolument centrées sur l’accueil du public, les restrictions imposées par le gouvernement ont ainsi un impact majeur sur l’activité de ces différents services, qui se doivent d’adapter constamment leurs missions et objectifs en fonction de la situation.
Le premier service est celui des productions. En contact permanent avec les compagnies et les artistes, il a pour mission de gérer le financement des œuvres et leur vente dans les différentes structures, en France ou à l’étranger. Ces dernières semaines, son actualité concerne donc plutôt les multiples annulations ou reprogrammation de ces créations. En parallèle, le service continue aussi de préparer les productions pour les saisons suivantes.
Ensuite, le service technique est en charge des régies plateau, lumières, son et costumes ainsi que du fonctionnement global, de la propreté et de la praticabilité du lieu au quotidien, pour les employés comme pour le public. Grâce à la présence d’artistes et de compagnies en résidence au sein du théâtre et au fait que le personnel ne soit qu’en télétravail partiel, les missions de ce service demeurent les mêmes, bien que fonctionnant parfois au ralenti.
Enfin, le dernier service est celui du secrétariat général. Il prend en charge la billetterie, les relations avec les publics et la communication. L’actualité du service billetterie est accaparée par les différentes annulations des représentations, gestion d’autant plus complexe que le rythme saccadé des annonces du gouvernement empêche totalement d’établir de calendriers prévisionnels et rend très complexe la communication auprès des abonnés et de toutes les personnes ayant déjà réservé leurs places.
Pour les relations avec les publics, bien qu’il existe des projets avec des hôpitaux, des prisons ou bien différentes structures associatives, le cœur de leur mission concerne l’accompagnement artistique et culturel des publics scolaires et étudiants.
Enfin, le service communication, dont j’expliquerai en détail les missions dans le prochain article, est bien sûr lui aussi impacté par la situation. L’équipe prépare actuellement les outils de communication pour les représentations à venir n’ayant pas encore été annulées, sachant que l’ensemble du travail effectué pour les spectacles de janvier et de février n’aura finalement servi à rien. En parallèle, l’enjeu majeur est aujourd’hui de tenter de continuer de faire exister le théâtre malgré la situation, à travers les médias notamment, et de profiter du temps glané pour avancer sur des projets plus longs, comme la refonte du site internet, ainsi que de réfléchir à d’autres idées de projets pour le futur.
Rester motivés
Pour conclure, au-delà de l’impossibilité d’accueillir du public payant, c’est aussi et surtout l’incertitude de la situation, rendue instable par les va-et-vient des décisions gouvernementales, qui impacte profondément le quotidien des employés du théâtre. Cependant, la situation est la même pour l’ensemble des secteurs jugés “non-essentiels” par les dirigeants du pays, et tout l’enjeu est de ne pas céder à la sinistrose pour maintenir intact le moral et la motivation des salariés au quotidien.
Les équipes doivent dès lors faire montre de grandes capacités d’adaptation, mobiliser tous les canaux à disposition et imaginer de nouveaux outils pour poursuivre leurs missions de diffusion de la culture au plus grand nombre, en attendant de jours meilleurs.
Pour finir sur une note un peu plus douce, voici la carte de vœux du TnBA avec les mots de Peter Handke, choisis par la directrice pour cette nouvelle année.
Bonjour Thomas, un bon article pour débuter to blog, bien écrit et structuré. N’hésite pas à enrichir encore plus ton contenu avec plus de photos ou d’infographies.